4月11日&12日ライシテ・コロック@パリ

 4月11日、12日にパリで行なわれるライシテのコロックに参加する予定。自分の発表原稿をひとまず仕上げたところ。タイトルは、"De la laïcité de séparation à la laïcité de reconnaissance au Japon"。 3・11(前)後の政教関係や文化多元主義的動向を、戦後の流れのなかに位置づけながら、日本の「ライシテ体制」の主要な特徴を押さえ、そこではいかなるときに良心の自由が脅かされる傾向があるのかについて考察しようとするもの。

COLLOQUE INTERNATIONAL
LAÏCITE, LAÏCITES, RECONFIGURATIONS ET NOUVEAUX DEFIS
(Afrique, Amériques, Europe, Japon, Pays arabes)
11-12 avril 2013
Site Pouchet du CNRS
59-61 rue Pouchet 75017 Paris
(Métro Brochant ou Guy Moquet
Bus 66, arrêt La Jonquière)

Co-organisé par
Le Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (CNRS-EPHE)
La Fondation Maison des Sciences de l’Homme
Le Centre d’Etudes Ethniques des Universités Montréalaises


Comité Scientifique ;
Jean Baubérot (GSRL)
Sonia Dayan-Herzbrun (Paris VII)
Jean-Pierre Dozon (FNSH)
Micheline Milot (CEETUM)
Philippe Portier (GSRL)


Argumentaire
Ces dernières années, des événements d’importance se sont produits qui confirment la place centrale de la laïcité dans le débat social et politique de nombreux pays relevant d’aires culturelles diverses.

  • Au plan social, on a repris, à nouveaux frais, la réflexion autour de la place du religieux dans l’espace public. Le débat s’est développé en Europe sur l’assise, principalement, d’une interrogation portant sur la question de la « visibilité de l’islam », elle-même souvent liée à la question de « l’identité nationale ».

Au Canada, à la faveur du débat engagé lors de la réflexion de la commission Bouchard-Taylor, on a repris la question des « accommodements raisonnables ».
Ces problèmes touchent ailleurs, aux Etats-Unis mais aussi en Amérique latine, la question du rapport entre la loi positive et la norme morale que des groupes religieux entendent promouvoir.
Les « printemps arabes » nous ont confrontés, de même, à l’affrontement de visions du monde très différentes sur la question du rapport de la foi musulmane et du droit de l’Etat.

  • Au plan juridique, des événements nouveaux sont également intervenus. Le droit, un peu partout, a établi de nouvelles dispositions.

Certaines, en France notamment (avec le hijab ou le niqab) ou en Italie (affaire Lautsi), concernent les signes religieux. D’autres, en Amérique du Sud ou en Europe, le corps, le genre, la sexualité, la vie.
Des pays arabes, soustraits aux dictatures néo-patrimoniales, sont engagés aujourd’hui dans une vaste ingénierie constitutionnelle, qui conduit certains constituants à poser la question du fondement islamique de la norme législative, et à tenter d’articuler le principe de la religion plus ou moins officielle ou dominante et celui de liberté de conscience, et d’autres à rechercher des voies fort différentes.
Ce colloque vise, en s’appuyant sur une série de recherches nouvelles en la matière, à établir un bilan approfondi sur la situation récente.
Il s’assigne, en s’arrêtant sur un corpus large de différentes situations nationales (pays européens, arabes, américains et Japon), trois objectifs principaux.

  • D’abord, reprendre la question des cadres d’intelligence de la laïcité. Comment se construisent les « imaginaires » de la laïcité ? Quelles sont les facteurs qui pèsent sur leur définition ?

On rappellera ici que l’articulation du pouvoir politique et de la liberté de conscience ne fait pas, aujourd’hui, l’objet d’un traitement identique de la part des différents pays, ni au sein même de chaque pays, de la part des différentes fractions de l’opinion publique.

  • Ensuite, reprendre la question des types de règlementation du religieux et, plus précisément, le problème de la laïcisation du droit. Comment s’opère, à présent, la réarticulation du rapport entre le droit positif et la norme religieuse ?

Le mouvement n’est probablement pas univoque. Il articule, selon des configurations différentes en fonction des divers pays, à la fois des éléments de reconnaissance du religieux et de résistance à son caractère englobant.

  • Enfin, reprendre la question des modes de gouvernance du religieux. Au cours de ces dernières années on a assisté, dans de nombreux pays, à une évolution de la gestion du religieux.

Il s’agira ici de revenir sur les types nationaux d’élaboration des politiques religieuses, en montrant comment ils sont retravaillés, actuellement, à la fois, par les dynamiques, sociales et culturelles, des sociétés internes et par les influences de la société internationale, du processus de globalisation.
Ces trois perspectives se retrouveront dans les cinq Panels de ce colloque international,


PROGRAMME :

Jeudi 11 avril :

Matin:

8h45 : Accueil café

9h15-10h30: Introduction: J. Baubérot (GSRL, EPHE) – M. Milot (CEETUM-UQAM)

«Laïcité, laïcités : Pistes de réflexion et d’analyse »

Les intervenants sont indiqués par ordre alphabétique. Cela ne préjuge pas de l’ordre des interventions.

10h45-12h45: Panel I: Héritage et Actualité :

Témoignages d’acteurs :

P. Galand (Centre d’Action Laïque Belge et Fédération Humaniste Européenne)

« Il y a-t-il une place pour la laïcité dans l’espace européen ? »

P. Tournemire (Ligue française de l’Enseignement)

« La Ligue de l’enseignement et la laïcité, un même chemin »



Discutant : J.-P. Martin (GSRL, Université de Lille III)

« Laïcité française, laïcité belge : deux usages d’une même notion »



Après-midi :

14h-16h30 : Panel II : Processus de globalisation, religions, laïcité

R. Liogier (CHERPA, Observatoire du religieux, Sciences-Po Aix-en-Provence)

« La globalisation des forces religieuses dans un monde formellement sécularisé »

M. Wieviorka (FNSH, EHESS)

« Pour en finir avec la confusion laïcité, multiculturalisme, religion et culture dans un monde globalisé et multipolaire »

J.P Willaime (GSRL, EPHE)

« Les déterminations historiques, juridiques et sociologiques d’une laïcité de reconnaissance et de dialogue dans l’Europe contemporaine »

V. Zuber (GSRL-EPHE)

« Droits de l’homme et laïcité. Dogmes républicains ou libertés démocratiques ? »



17h-19h : Panel III : Liberté de conscience et non-discrimination :

L. Benhadjoudja (CEETUM, UQAM)

« Le féminisme musulman au Québec, quel enjeu pour la laïcité ? »

K. Daté (Université de Sophia, Tokyo)

« De la laïcité de séparation à la laïcité de reconnaissance au Japon »

S. Dayan-Herzbrun (Université de Paris VII)

« Etat civil et libertés individuelles à la Lumière des printemps arabes »



Vendredi 12 avril :

Matin :

9h : Accueil café

9h-30-12h30 : Panel IV : Stratégie des forces religieuses dans la sphère publique :

M. Chaoul (Institut de Sciences sociales, Université libanaise, Beyrouth)

« La forclusion de l’Etat par les communautés religieuses au Liban. Les effets pervers du régime de la convivialité des communautés »

J.-P. Dozon (FMSH, EHESS)

«Les processus de prolifération religieuse dans les sphères publiques africaines»

F. Mallimaci (Université de Buenos-Aires)

« La laïcité de subsidiarité entre extension politique de droits et rejet du front religieux »

P. Michel (Centre Maurice Halbwachs, CNRS)

« Stratégies catholiques dans la sphère publique »

A .Saris (CEETUM, UQAM)

« La mobilisation du droit par les forces religieuses au Canada et leurs fondements »



Après-midi :

14h-16h30 : Panel V : Production de normes et nouvelles frontières :

R. Blancarte (Colegio de Mexico)

« Le Mexique, une République laïque : fin du chemin ou début des débats ? »

M. Delmas-Marty (Collège de France)

« Internationalisation des normes et métamorphose de l’ordre juridique »

J.-M. Ducomte (Institut Politique de Toulouse)

« Entre respect des libertés publiques et garantie de l’ordre public : les évolutions de la normativité en matière de laïcité »

L. Labidi (Middle East Institute, Université de Singapour)

« Le printemps arabe en Tunisie : Parité, élections et luttes pour le droit des femmes »



16h45-17h30: Conclusion: Ph. Portier (GSRL, EPHE)



17h30 : Verre de l’amitié.